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Que reste-t-il de la politique au Tchad ?

Que reste-t-il de la politique au Tchad ?. Article écrit par Blaise Dariustone. Publié le 22 octobre 2025à 17h17

⏱ Temps de lecture estimé : 3 minutes

La situation politique au Tchad suscite une préoccupation alarmante quant à l'avenir de la démocratie dans le pays. Les événements tragiques qui ont marqué ces dernières années témoignent d'une dérive inquiétante. L'assassinat de Yaya Dillo, leader du Parti socialiste sans frontières, en février 2024, a éveillé les inquiétudes sur la pérennité des libertés politiques au Tchad. « Ce drame n'est que la pointe de l'iceberg », s'inquiète le journaliste tchadien Blaise Dariustone.. L’arrestation de Saleh Deby, également membre du Parti socialiste sans frontières, qui a été libéré pour décéder peu après, ne fait qu’exacerber ce climat de terreur. Sa mort suspecte soulève des questions cruciales sur l’intégrité de l’appareil judiciaire et les droits humains dans le pays. Qui peut encore se permettre de s’opposer au régime en place sans craindre pour sa vie ? Cet état de fait est aggravé par la détention prolongée de Robert Gam, secrétaire général du même parti, qui a passé plusieurs mois enfermé sans jugement dans les geôles des services de renseignement avant d’être relâché. Cette détention extrajudiciaire illustre la volonté manifeste du régime d’éliminer toute voix discordante, contournant ainsi les normes fondamentales de justice. La politique du silence semble être devenue la règle. Le traitement réservé à Succès Masra, principal opposant, ne fait que renforcer cette inquiétude. Son procès, marqué par des irrégularités flagrantes et un manque de transparence, trahit les valeurs démocratiques tant vantées. Loin d’un système judiciaire équitable, il apparaît que les décisions sont dictées par des motivations politiques, reléguant au second plan la justice et l’équité. Les menaces qui pèsent sur les présidents des partis membres du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), obligeant ces derniers à se retirer de toutes les activités politiques du pays ce 22 octobre 2025, ajoutent un supplément de peur et d’intimidation, rendant toute possibilité de débat politique serein pratiquement impossible. Dès lors, quel projet politique le régime de Mahamat Idriss Déby Itno prétend-il établir ? Un projet fondé sur la répression, le silence et la peur ne peut en aucun cas être qualifié de politique. C’est plutôt une autocratie déguisée qui cherche à faire taire les voix critiques au lieu de les encadrer. Le recul massif de la démocratie tchadienne est indéniable et doit alerter non seulement la communauté nationale, mais aussi internationale. La lutte pour les droits et la liberté doit reprendre sa place centrale si l’on veut espérer retrouver un semblant de démocratie dans ce pays meurtri..

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La situation politique au Tchad suscite une préoccupation alarmante quant à l’avenir de la démocratie dans le pays. Les événements tragiques qui ont marqué ces dernières années témoignent d’une dérive inquiétante. L’assassinat de Yaya Dillo, leader du Parti socialiste sans frontières, en février 2024, a éveillé les inquiétudes sur la pérennité des libertés politiques au Tchad. « Ce drame n’est que la pointe de l’iceberg », s’inquiète le journaliste tchadien Blaise Dariustone.

L’arrestation de Saleh Deby, également membre du Parti socialiste sans frontières, qui a été libéré pour décéder peu après, ne fait qu’exacerber ce climat de terreur. Sa mort suspecte soulève des questions cruciales sur l’intégrité de l’appareil judiciaire et les droits humains dans le pays. Qui peut encore se permettre de s’opposer au régime en place sans craindre pour sa vie ?

Cet état de fait est aggravé par la détention prolongée de Robert Gam, secrétaire général du même parti, qui a passé plusieurs mois enfermé sans jugement dans les geôles des services de renseignement avant d’être relâché. Cette détention extrajudiciaire illustre la volonté manifeste du régime d’éliminer toute voix discordante, contournant ainsi les normes fondamentales de justice. La politique du silence semble être devenue la règle.

Le traitement réservé à Succès Masra, principal opposant, ne fait que renforcer cette inquiétude. Son procès, marqué par des irrégularités flagrantes et un manque de transparence, trahit les valeurs démocratiques tant vantées. Loin d’un système judiciaire équitable, il apparaît que les décisions sont dictées par des motivations politiques, reléguant au second plan la justice et l’équité. Les menaces qui pèsent sur les présidents des partis membres du Groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), obligeant ces derniers à se retirer de toutes les activités politiques du pays ce 22 octobre 2025, ajoutent un supplément de peur et d’intimidation, rendant toute possibilité de débat politique serein pratiquement impossible.

Dès lors, quel projet politique le régime de Mahamat Idriss Déby Itno prétend-il établir ? Un projet fondé sur la répression, le silence et la peur ne peut en aucun cas être qualifié de politique. C’est plutôt une autocratie déguisée qui cherche à faire taire les voix critiques au lieu de les encadrer.

Le recul massif de la démocratie tchadienne est indéniable et doit alerter non seulement la communauté nationale, mais aussi internationale. La lutte pour les droits et la liberté doit reprendre sa place centrale si l’on veut espérer retrouver un semblant de démocratie dans ce pays meurtri.

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